Mot du maire

Accoucher près de chez soi, un nouvel enjeu des territoires ruraux

Après avoir alerté l’opinion publique et les élus locaux et nationaux sur la situation des urgences du Centre Hospitalier Erdre-et-Loire (CHEL) en début d’année, nous sommes confrontés depuis cet été à une possible fermeture de la salle d’accouchement de la maternité.

Peut-on sérieusement envoyer une femme accoucher à plus de 40 minutes de voiture avec tous les risques que cela peut comporter ? Dans une société républicaine moderne, les femmes enceintes habitant des zones rurales ont autant de droits que les femmes enceintes habitant les grandes villes.

En 20 ans, 40 % des maternités de proximité ont fermé en France, au profit de grandes structures parfois appelées « usines à bébés », et ce alors que le nombre de naissances est resté relativement stable, autour de 800 000 par an. Les conséquences d’une telle décision pour le personnel soignant des grandes maternités et les patientes sont nombreuses. Je pense notamment aux risques de dégradations des conditions de prise en charge et de renoncement aux soins.

A Ancenis-Saint-Géréon, la salle d’accouchement du CHEL enregistre environ 600 naissances par an, un rythme qui démontre un réel besoin sur le territoire pour une maternité qui rayonne sur tout le Pays d’Ancenis et le Sud-Loire. Un territoire qui compte 90 000 habitant.es et qui va connaître dans les prochaines années une progression élevée de la population.

Le CHEL est certes confronté à des difficultés de recrutement comme d’autres établissements hospitaliers en France mais c’est un hôpital reconnu par les autorités de santé comme performant, notamment dans la gestion de sa maternité.

La situation est donc paradoxale et incompréhensible.

 

J’ai pu rencontrer cet été les personnels de santé de la maternité qui m’ont exposé plusieurs idées pour pallier la fermeture de la salle d’accouchement. Je salue ici leur dévouement. Suite à ces rencontres, j’ai préconisé qu’un délai supplémentaire soit accordé avant d’envisager une fermeture définitive pour permettre le recrutement potentiel de nouveaux gynécologues obstétriciens ou étudier sereinement la mise en place de solutions alternatives.

Afin d’éviter la désertification médicale du territoire et d’interpeller sur l’inégalité d’accès aux soins, je proposerai un nouveau vœu lors du prochain conseil municipal le 25 septembre.

En tant que Président du Conseil de surveillance du CHEL, j’ai également convié le nouveau Ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, à venir rencontrer le personnel hospitalier et envoyé un courrier à l’ensemble des élus nationaux représentant notre territoire pour interpeller sur cette situation.

Au cours de ces dernières années, l’état de santé de l’hôpital public, et plus globalement de notre système de soins accessible à toutes et tous, se dégrade à grande vitesse. Plus que jamais, et quoi qu’il en coûte, nous avons besoin d’une politique solidaire et équitable, indispensable pour construire une société apaisée et plus juste.

Vous le verrez dans ce bulletin et dans les prochains numéros, nous avons beaucoup travaillé sur la ville de demain depuis le début du mandat. Elle doit comporter toutes les commodités pour faciliter le quotidien des habitants. Cela s’applique à la santé et à l’accès aux soins. Notre équipe est mobilisée pour soutenir et préserver notre hôpital public et faciliter le parcours de soins des habitant.es.

 

Rémy Orhon

Maire d’Ancenis-Saint-Géréon
Vice-président du conseil départemental